Le Ferreira Café, joyau de la gastronomie portugaise de Montréal, a ouvert ses portes en 1996, mais très loin du quartier portugais traditionnel du Plateau.
Le propriétaire, Carlos Ferreira, s’est installé dans le Mille carré doré, au centre-ville de Montréal. Il espérait qu’un restaurant portugais haut de gamme pourrait se faire un nom dans un domaine presque exclusivement réservé aux établissements français et italiens.
« Il avait deux rêves en un : ouvrir une “ambassade” portugaise, ainsi qu’un des meilleurs restaurants de Montréal », explique Sandra Ferreira, fille de Carlos et directrice générale du groupe Ferreira (qui gère également le Café Vasco da Gama et le Campo).
Vingt-sept ans plus tard, la mission est accomplie. Le Ferreira Café s’est attiré des critiques élogieuses (dont un prix d’excellence décerné par le magazine Wine Spectator). De plus, le premier ministre du Portugal a décerné à Carlos Ferreira une médaille d’honneur pour la promotion de la culture portugaise au Canada. Lisez la suite pour savoir comment le Ferreira Café est devenu une icône locale.
Des débuts modestes
Carlos a quitté une carrière de soudeur au Portugal et s’est installé à Montréal au début des années 1970. Il a fait ses débuts dans la restauration en faisant la plonge dans un restaurant de l’aéroport avant de devenir livreur de pain pour la brasserie et boulangerie emblématique Chez Gautier. Cela l’a incité à faire carrière dans la restauration et l’hospitalité, et il a continué à progresser dans le secteur et à économiser de l’argent jusqu’à ce qu’il puisse ouvrir son propre restaurant.
Les ingrédients portugais à l’honneur
Carlos était impatient de partager avec les Montréalais des plats de son pays, ce qui a conduit à l’ouverture du Ferreira Café en 1996. Dès le départ, la mise en valeur des produits de qualité supérieure du Portugal a été au cœur des préoccupations du restaurant. « La cuisine portugaise est très axée sur la fraîcheur des ingrédients », explique Sandra. « Il s’agit de mettre dans l’assiette ce bar pêché à la ligne et il sera servi simplement avec de l’huile d’olive. »
Les sardines restent un des plats préférés du Ferreira Café, de même que la morue pêchée à la ligne au Portugal et les ingrédients plus locaux tels que les pétoncles du Nouveau-Brunswick. Aucun compromis n’est fait dans le processus de cuisson : les pasteis de nata (tartelettes à la crème pâtissière), crémeuses et feuilletées, nécessitent 48 heures de préparation.
Carlos a également été un pionnier de l’importation à Montréal de vins portugais tels que le brillant vinho verde et le tannique tinta roriz (tempranillo). À un certain moment, le restaurant aurait possédé l’une des plus grandes collections de porto d’Amérique du Nord. Les Ferreira produisent maintenant leur propre vin et leur propre huile d’olive au Portugal, qu’ils servent au restaurant.
Élargir les horizons
La cuisine du Ferreira Café est résolument portugaise et les clients y reviennent sans cesse. Mais ils sont également séduits par la capacité de la cheffe de cuisine Natalia Machado à rompre avec la tradition. Le plat le plus emblématique du restaurant est la morue noire avec des champignons sauvages dans une réduction de sauce au porto.
« Ça ne serait pas un plat typique au Portugal », explique Sandra. « Ce n’est pas du tout ce que l’on mange chez sa tante ou sa grand-mère. Il s’agit plutôt d’une réinterprétation culinaire ».
Cette approche a été un succès dans les autres restaurants ouverts par les Ferreira. Le Café Vasco da Gama, situé à proximité, est un endroit de style marché où les gens du centre-ville peuvent aller dîner et où l’on offre un excellent sandwich au confit de canard et aux figues. Le restaurant de poulet portugais Campo mélange les influences québécoises et portugaises dans sa poutine, en remplaçant le fromage en grains par l’onctueux fromage São Jorge et en y ajoutant de la saucisse chouriço épicée.
Maintenir bien haut son statut de préféré
Si les client(e)s reviennent pour le goût du Portugal, l’accueil chaleureux du Ferreira Café a également séduit les Montréalais. C’est cette chaleur qui a poussé Sandra à rejoindre son père il y a dix ans. De nombreux membres du personnel du restaurant sont là depuis des dizaines d’années, et les Ferreira tiennent à ce que rien ne change et qu’ils continuent de servir certains des meilleurs plats portugais de la ville.
« J’ai décidé de venir ici en tant que deuxième génération afin de remplir une mission de longévité et de maintenir l’entreprise en vie », explique Sandra. « En fin de compte, c’est vraiment une affaire de famille. »
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Tim Forster est journaliste et rédacteur pigiste spécialisé dans la restauration, la culture et la technologie.
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